lundi 15 septembre 2008
LE ROI MINH MANG
LE ROI MINH MANG
( 1820 – 1840 )
LE ROI SAINT NÉ EN SONGE
BON AUGURE D’UN SUJET SAGE
Minh Mang était nom de règne de Nguyen Phuc Dam, quatrième fils du roi Gia Long et de la reine Thuan Thien. Selon la légende, après la reprise de Gia Dinh par Nguyen Anh, en 1788, une nuit elle vit en rêve un génie lui offrir une rubie et deux sceaux. La rubie était d’une couleur rouge, ressemblant aux lueurs splendides du lever du soleil. L’un des deux sceaux était violet foncé, et l’autre, pourpre clair. Il reçut tout. En 1791, l’année du Cochon, elle donna naissance au prince Dam (1) au village Tan Loc, province de Gia Dinh. D’après les documents historiques, le roi Minh Mang était très intelligent.
Il s’adonnait à l’étude et se montrait compétent dans les domaines militaire et littéraire. À la mort du prince Canh, il fut institué prince héritier.Le roi Gia Long décédé au 1er mois de l’année du Dragon ( 1820 ), il accéda au trône d’après les recommandations léguées, à l’âge de 30 ans, avec le nom de règne de Minh Mang. La légende raconta aussi un rêve qu’il avait fait pendant un sommeil au bord du lac Tinh Tam lorsqu’il était encore prince héritier. Ce jour –là, couché sur un hamac, il regardait les fleurs de lotus aux doux parfums; bercé par une brise légère, il s’assoupit lentement. Dans le rêve, il vit un homme vêtu de bleu qui avait l’allure d’un élève. Le jeune homme fit une prosternation, se qualifia d’élève venu de la montagne Lam. L’élève portait un chapeau tressé d’herbes. Il piqua le soleil en levant la canne pointue qu’il tenait dans la main. Le soleil brillant fut brusquement caché par des nuages noirs. L’élève agita sa canne pointue, les nuages noirs disparurent et le soleil brilla de nouveau. Le prince sursauta, réveillé de son rêve. Il resta assis sur le hamac, cherchant à déchiffrer le songe. Revenu au palais royal, il fit venir en secret le mandarin devin pour le consulter. Après avoir écouté le songe, celui-ci prévit que le prince rencontrerait un sage appelé Tru, très doué à la fois pour la littérature et pour l’ art militaire. Le mandarin conseilla au prince de faire attention aux candidats du prochain concours national pour découvrir quelqu’un portant ce nom et venu de la montagne Lam. En effet le premier lauréat au concours de cette année était Nguyen Cong Tru, originaire de Ha Tinh. Le prince s’en réjouit beaucoup.
( La divination du mandarin était basée sur la graphologie. L’élève portant un chapeau tressé d’herbes, c’est le caractère “ Gia”, ce caractère surmonté du caractère
“ thao” ( herbe ) deviendrait “Tru”. En écrivant le caractère “Tru”, on met un trait à travers le caractère “Nhat” ( soleil ) : c’est la canne pointue qui pique le soleil. Les nuages noirs qui cachent le soleil sont interprétés comme les révoltes qui se produiraient à la frontière. L’élève agite la canne pour faire disparaître les nuages noirs : L’élève au nom précité réprimerait les révoltes.)
LE ROI MINH MANG ET LA CITADELLE
À la reprise de Phu Xuan par le roi Gia Long , Minh Mang avait déjà 11 ans. Son enfance était liée à la construction de la citadelle effectuée par son père. Et après son avènement, il continua l’œuvre de son père pour embellir davantage la citadelle. Au règne de Gia Long, les remparts même construits en briques n’étaient pas assez solides. Les pluies violentes et continuelles en l’an 1822 les ont dédommagés à une longueur de plus de 8 228 m. Les mandarins Tran Van Nang et Nguyen Van Van étaient chargés de la réparation. Une autre réparation se faisait en 1824, l’année du Singe, date à laquelle la construction de la citadelle était définitivement achevée. Ces travaux de réparation avaient coûté des biens matériels et de la force humaine. Le roi Minh Mang décida de récompenser, en riz ou en argent, tous ceux qui, civils et militaires, avaient participé au travail. Les soldats démobilisés avaient cinq mois de salaire de plus. Le roi fit construire encore des miradors sur les dix portes d’entrée dans la citadelle, ce qui était terminé en 1831. Il changea aussi le nom de quelques portes et remparts. Cung Thanh était désormais Tu Cam Thanh ( Cité Pourpre Interdite ) ; Thai Binh Dai ( Bastion de la Paix ) ou Mang Ca était Tran Binh Dai ( Bastion de la Protection ), on appelait désormais Porte The Nhan au lieu de The Nguyen, Porte Hoa Binh au lieu de Cung Than.
La construction la plus importante et la plus grandiose au règne de Minh Mang était la Porte Ngo Mon ( Porte du Midi ). C’était le bastion Nam Khuyet sous le règne de Gia Long avec, aux deux côtés, les deux portes Ta Doan et Huu Doan, et, à l’intérieur, le Palais Can Nguyen. En 1833, la 14e année de son règne, Minh Mang fit détruire ce palais pour construire sur cet emplacement même un monument extraordinaire qu’était Ngo Mon. Ce nom de Ngo Mon était le symbole du pouvoir absolu du Tout-Puissant selon la notion confucéenne. Le soleil monté au zénith à l’heure de midi ( ngo ) était au point culminant. Alors la porte réservée au Tout-Puissant devait s’appeler Ngo Mon ( Porte de Midi ), seul le roi pouvait passer par cette porte.
Les matériaux utilisés dans la construction étaient les briques et les pierres emportées des régions de montagne. Les arcs en plein cintre étaient très solides avec des poutres en cuivre.
Cette construction avait en tout cinq portes. La centrale faisait 5,32 m de haut ; 3,28 m de large, surmontée par les deux caractères Ngo Mon sertis d’or ( qui ont été volés ). À gauche et à droite étaient les Giap mon ( portes latérales ), 4,98 m de haut; 2,50 m de large; aux deux côtés étaient les Dich mon ( portes axillaires ), 4 m de haut; 3,24 m de large. Chacune de ces cinq portes avait un nom particulier.
Le chant populaire suivant, apparu depuis la construction de cette porte, la décrit bien précisément :
“ Ngo Mon a cinq portes et neuf pavillons
Un pavillon jaune et huit verts
Trois portes droites et deux latérales … ”
La construction avait en-haut le Pavillon des Cinq Phénix ( Ngũ Phụng), à 3 travées et 2 appentis, et un long corridor à deux côtés. Il y avait encore une mezzanine, laquée et dorée. Le toit central était couvert de tuiles jaunes. Et d’ici on pouvait remarquer que les bâtiments au milieu étaient tous couverts de tuiles jaunes, tandis que ceux des côtés, de tuiles vertes.
Pour montrer au peuple qu’il était le Fils du Ciel, le mandataire de l’Empereur de Jade, à l’instar des rois de la dynastie chinoise des Ha, Minh Mang fit fondre les neuf grandes urnes en cuivre qu’on appelait les Cửu Đỉnh ( Les Neuf Urnes ). La forme et le poids de chaque urne représentaient la stabilité et la durabilité de la dynastie. Les beaux paysages et les sites pittoresques des différentes régions du pays représentaient l’unité de la royauté.
Les Règles et coutumes du Dai Nam notaient le nom, le poids et la dimension de chacune de ces neuf urnes comme suit :
1. La Cao dinh : poids : 2 601 kg; hauteur : 2,02 m; diamètre : 1,61 m .
2. La Nhan dinh : poids : 2 496 kg; hauteur : 1,8 m; diamètre : 1,33 m .
3. La Chuong dinh : poids : 2 083 kg; hauteur et diamètre : comme la Nhan dinh.
4 . La Anh dinh : poids : 2 557 kg; hauteur et diamètre : comme la Nhan dinh.
5. La Nghi dinh : poids : 2 524 kg ; hauteur et diamètre : comme la Nhan dinh.
6. La Thuan dinh : poids : 1 938 kg; hauteur et diamètre : comme la Nhan dinh.
7. La Tuyen dinh : poids : 2 053 kg ; hauteur et diamètre : comme la Nhan dinh.
8. La Du dinh : poids : 2 047 kg ; hauteur et diamètre : comme la Nhan dinh.
9. La Huyen dinh : poids : 1 950 kg ; hauteur et diamètre : comme la Nhan dinh.
UN ROI RÉFORMATEUR
Continuant l’ œuvre de son père, le roi Minh Mang ne se contentait pas pourtant des acquisitions léguées. Ayant une large vue, il commença à entreprendre une réforme radicale concernant l’administration intérieure, la diplomatie, l’armée, l’éducation, et même la hiérarchie de la famille royale.
Au point de vue de l’administration intérieure, en pratiquant la politique de concentration des pouvoirs, il dissolut les anciens dinh, tran pour former les tinh
( province ). Tout le pays était divisé en 31 provinces. Dans la cour royale, il y avait aussi des changements, le Cabinet ( Noi cac ) et le Conseil secret ( Co mat vien ) étaient formés pour discuter les affaires nationales avec le roi. Au point de vue de l’éducation, le roi fonda le Quoc Tu Giam ( Université nationale ) à la capitale, et commença à organiser des concours nationaux pour sélectionner des docteurs. Il s’inquiétait fort de l’étude de nos lettrés qui attachaient trop d’importance à plagier les vieux textes sans penser à la réalité. Il disait souvent : “ La sélection des talents de nos jours nous poussait souvent à commettre des erreurs. D’après moi, les lettres n’avaient pas de règles en elles-mêmes. Or, les genres utilisés dans les concours ne s’attachaient qu’aux clichés, chacun vante ses points forts sans se soucier de ceux des autres, de là vient la personnalité humaine, de là vient le succès ou l’échec. Avec cette méthode d’étudier, c’est facile à comprendre si le nombre des hommes de talent diminue de jour en jour. Mais, ce sont des usages sociaux difficiles à changer tout d’un coup, il faut les modifier au fur et à mesure “ (2). C’est aussi pour cette raison que le roi fonda le Quoc su quan ( Service des annales ) pour écrire l’histoire nationale, encouragea ceux qui avaient de bonnes œuvres . Grâce à ces décisions, la dynastie des Nguyen vit paraître bien des œuvres de valeur, enrichissant ainsi le patrimoine culturel du pays. À côté des réformes éducationnelles, le roi a modifié les mœurs en rédigeant les dix instructions promulguées à tout le monde. Pour aider le peuple à renoncer à des mœurs arriérées comme le jeu d’argent, l’alcoolisme, la drogue, les rites abusifs lors des funérailles ou des cérémonies, il décida des punitions très sévères. En apprenant que le cambriolage existait encore à la capitale, il se montrait très fâché. Il ordonna au chef de province de Thua Thien d’appliquer des mesures de sanction rigoureuses en envoyant des officiels là où avaient lieu des vols et des brigandages. Les coupables devaient être punis sévèrement pour servir d’exemple. Il fit même couper le bras d’un certain mandarin nommé Tuyen qui avait soustrait un peu de résine de pin dans le dépôt. Concernant l’opiomanie, en 1830, le roi promulgua une ordonnance où on lit : “ Récemment l’usage habituel de l’opium s’est remarqué dans la population et même chez certains mandarins. Ceci est strictement interdit. L’opium est un poison importé, seuls les voyous, les oisifs, les vagabonds en prennent, croyant que l’usage de l’opium est bon, digne d’un homme aux manières raffinées, puis ça devient une habitude difficile à abandonner. Un homme du peuple opiomane délaisserait sa famille et ses biens, un mandarin opiomane délaisserait sa fonction ou même deviendrait assez débile pour affecter gravement sa santé. Que les mandarins appliquent cette ordonnance pour donner des conseils aux habitants de leur région !” (3)
On peut voir que Minh Mang était un roi éclairé qui se souciait toujours du sort du pays. Cependant, durant son règne, des révoltes éclataient partout; le roi devait s’occuper de l’organisation de l’armée. Il effectua des réformes militaires conformément aux conditions d’une armée d’un grand pays. Les combats contre les soulèvements intérieurs et contre les pays voisins ( Laos, Chen La ) ont usé les forces humaines et les biens matériels; c’était aussi une raison des insurrections dans le pays. Mais sous le règne du roi Minh Mang plus que jamais nous avions un territoire aussi large. La réputation du roi se répandait jusqu’aux pays voisins : Siam, Birmanie, Indonésie, Singapour… qui ont envoyé des ambassadeurs pour des relations diplomatiques. En revanche, le roi a envoyé des délégations en vue de compréhension mutuelle. Et en l’année du Chien ( 1838 ), le roi Minh Mang changea le nom de notre pays en Dai Nam. D’après Phan Thuc Truc ( dans Dinh Tap Quoc Su Di Bien ), le roi promulgua une ordonnance à cette occasion : “ Le Roi Fondateur a établi la dynastie dans la région du sud, le Roi successeur a occupé encore la terre de Viet Thuong, la population augmente, le territoire s’élargit, à partir de l’an 20 le nom de notre nation est changé en Dai Nam, ou encore Dai Viet Nam.” (4)
LE PROCÈS DE LE VAN DUYET
Le Van Duyet était un dignitaire du roi Gia Long. Étant un eunuque, il a rendu de grands services au roi pendant les jours de difficulté. Après la réunification du pays, il était considéré comme un des grands dignitaires du roi Gia Long. Lorsque Nguyen Van Thanh fut nommé Gouverneur de Bac Thanh, Le Van Duyet fut nommé Gouverneur de Gia Dinh. Il y fit construire une citadelle très solide : la citadelle de Phien An. Jaloux de Nguyen Van Thanh, Le Van Duyet chercha à le supprimer. Après la mort de Nguyen Van Thanh, il se croyait le plus méritant et parfois il avait des idées folles. Quand il était encore prince héritier, le roi Minh Mang savait tout cela et n’aimait point Duyet. Après son avènement, le roi continua à le suivre. En 1833, le fils adoptif de Duyet, Le Van Khoi, mena une révolte : après avoir tué le mandarin provincial Bach Xuan Nguyen et le chef de province Nguyen Van Que, Khoi occupa la citadelle de Phien An. La cour envoya des généraux mener des troupes contre Khoi. Khoi se retira dans la citadelle et fit appel au secours des Siamois. C’était un prétexte pour les troupes siamoises qui attaquèrent notre pays. Les cinq colonnes de l’armée siamoise étaient vaincues par Truong Minh Giang et Nguyen Xuan qui, profitant de la victoire, avancèrent jusqu’à Phnom-Penh. À partir de ce jour, les Siamois n’osaient plus attaquer Chen La. Quant aux troupes de Khoi ( que les anciens documents d’histoire appelaient armée fantoche ), elles gardaient la citadelle jusqu’au 7e mois de l’année du Serpent ( 1835 ), date à laquelle la citadelle fut reprise par les troupes de la cour royale. Tous les soldats dans la citadelle furent tués et enterrés dans une même fosse ( appelée Ma Nguy – tombe fantoche ), les instigateurs furent mis aux fers et transportés en cage à la capitale. Parmi ces six instigateurs, d’après J. Silvestre ( Revue indochinoise no 7-8, 1915 ) et d’après A. Schreiner ( Abrégé de l’histoire d’Annam ) (5 ), il y avait un prêtre français nommé Marchand ( Co Du ). À la capitale de Hue tous les six ont subi la peine de dépeçage. Dans la cour royale, certains mandarins détestaient Le Van Duyet. Après l’insurrection de Khoi, ils demandèrent au roi de réviser les affaires de Le Van Duyet en tant que gouverneur de Gia Dinh.
L’ordonnance du roi Minh Mang démontrait sa haine contre Le Van Duyet, il énuméra beaucoup de fautes que Duyet avait commises de son vivant et confia aux mandarins la responsabilité de délibérer sur la culpabilité. Quelques jours après, le cabinet ( comprenant Ha Quyen, Nguyen Tri Phuong, Hoang Quynh ) présenta au roi un placet citant 7 fautes pour lesquelles Le Van Duyet méritait la décapitation et 2 fautes, la strangulation. Une de ces deux fautes était “ qu’il avait fait part aux autres de son bon pronostic du sort avec un vers parlant du manteau royal ” . Ce vers était dans le poème suivant :
Tá Hán tranh tiên chu Hán tướng
Phù Chu ninh hậu thập Chu thần
Tha niên tái ngộ Trần Kiều sự
Nhất đáng hoàng bào bức thử thân. (6)
Au secours des Han, on n’est point inférieur à leurs généraux
Au soutien des Chou, on ne le cède à leurs sujets
S’il arrive un soulèvement tel celui de Chan Keou
On n’hésite pas à endosser le manteau royal.
S’il était vrai que Duyet avait montré ce poème aux autres, il n’éviterait pas d’être condamné pour traîrise par la cour royale. La raison en était que, par le contenu du poème, il se comparait à Tchao K’oang Yinn – le futur roi fondateur des Song - qui avait été forcé par ses soldats de porter le manteau royal pour se proclamer roi dans le soulèvement de Chan Keou. À présent Le Van Duyet était mort, personne ne savait exactement si c’était vrai ou faux, mais, en se basant sur l’ordonnance du roi Minh Mang, la cour – toujours en haine de Le Van Duyet – le condamna tout de même. Le verdict fut présenté au roi Minh Mang et le roi fit proclamer une ordonnance avec l’idée générale suivante : “ Le Van Duyet a commis tant de fautes qu’on ne peut pas les citer en arrachant chaque cheveu. ... Alors, le gouverneur de Gia Dinh est ordonné d’aplanir sa tombe, d’y poser une stèle de pierre avec ces mots : “ Ici le coupable Le Van Duyet subit sa punition “; les autres sont condamnés à la décapitation à attendre en prison ” (7 )
L’INTERDICTION DU CATHOLICISME
Après la reconquête de la citadelle de Phien An occupée par les troupes de Le Van Khoi, parmi les prisonniers conduits à la capitale il y avait un missionnaire français nommé Marchand ( que les habitants du sud appelaient souvent Co Du ). Par ce fait, le roi Minh Mang pensa que les missionnaires français avaient participé au soulèvement de Khoi. D’ailleurs il n’aimait pas les Occidentaux, c’est pourquoi il ordonna d’interdire rigoureusement le catholicisme. D’après Tran Trong Kim ( Histoire abrégée du Vietnam), le roi Minh Mang fit savoir dans ses ordonnances que “ La religion occidentale est une mauvaise voie qui ensorcelle les cœurs, détériore les mœurs. Il faut l’interdire pour qu’on revienne à la droite voie.”
Le roi ordonna aux mandarins régionaux, d’une part, d’exhorter les habitants à ne pas adopter cette religion, d’autre part, de réunir tous les missionnaires dans la région pour les envoyer à la capitale sous prétexte de les inviter à traduire les livres canoniques. En réalité c’était une manière de ne pas les laisser faire la propagation de la religion. Pourtant, cette stricte interdiction n’empêcha pas les pas des missionnaires. Dans certaines régions, les mandarins divulguèrent l’ordonnance du roi d’ obliger les catholiques de renier leur religion et de récompenser ceux qui arrêtaient les missionnaires. Mais la situation restait mauvaise, les missionnaires faisant leur travail devenaient de plus en plus nombreux. En l’année du Chien ( 1838 ), le roi Minh Mang envoya une délégation en France pour négocier mais à son arrivée, la Société des Missions Étrangères demanda au roi français Louis Philippe de refuser l’ audience. La délégation dut rentrer bredouille. Par cet événement, le roi Minh Mang se montrait plus fâché et continua l’ interdiction du catholicisme et la persécution des chrétiens plus rigoureusemnt.
LA VIE DANS LE PALAIS ROYAL
Parmi les rois de la dynastie des Nguyen, Minh Mang était celui dont le règne était le plus long et, naturellement, la vie passée au palais royal avec les concubines et odalisques la plus longue aussi. Outre la dame Ho Thi Hoa, mère du roi Thieu Tri, il avait encore d’autres épouses pas moins célèbres. La dame Ho Thi Hoa décédée en bas âge, nous ne savions pas beaucoup comment elle vivait avec le roi.En plus de Ngo Thi Chinh, fille du Chancelier Ngo Van So (8), et Pham Thi Tuyet ( décédée très tôt, en 1812 ), le roi Minh Mang avait une centaine de concubines et odalisques. D’après Registre généalogique de la famille Nguyen Phuc, parmi celles-ci, 40 laissaient leur nom dans le registre familial car elles avaient des enfants avec le roi, les autres n’en avaient pas, personne ne savait leur nom. Ces femmes ne vivaient pas, semble-t-il, en bonne entente. Elles cherchaient à se dire du mal, à s’acoquiner, poussant parfois le roi à une situation embarrassante. Le nombre d’odalisques sous le règne de Minh Mang était si grand que certaines d’entre elles n’avaient jamais l’occasion d’être à côté du roi. Celles-ci continuèrent leur vie dans la solitude et la tristesse, une vie sombrée dans les plaintes douloureuses. D’après Les Annales de Minh Mang, en 1825, une sécheresse ravageait toute la capitale, même en plein printemps, toutes les plantes se flétrissaient. Le roi s’en inquiétait beaucoup, il ordonna à Hoang Quynh de libérer 100 femmes car, pensait - il, ce phénomène était dû à la présence de tant d’odalisques dans le palais royal. Une réduction de 100 femmes pourrait éviter la catastrophe. Après avoir lu l’ordonnance royale, le mandarin Hoang Quynh ordonna à des eunuques de renvoyer à leur famille les odalisques choisies .
Parmi les trois concubines favorites du roi, les deux dames Pham et Ho étaient mortes jeunes, celle qui était la mieux adorée était Ngo Thi Chinh. C’était pour cette raison qu’elle cherchait souvent des histoires avec les autres femmes, surtout avec la concubine Nguyen Thi Thuy Truc, celle qui avait avec le roi 6 princes et 2 princesses. Entre ces deux femmes éclataient souvent des altercations, des querelles de jalousie.
Durant 21 ans au trône, avec un si grand nombre d’épouses, le roi Minh Mang avait une progéniture atteignant un chiffre record : 142 dont 78 princes et 64 princesses.
LES ACTIVITÉS QUOTIDIENNES DU ROI MINH MANG
Ayant des talents à la fois littéraires et militaires, le roi Minh Mang, après son avènement, pensa à effectuer des réformes dans tous les domaines pour que notre pays devienne l’un des plus puissants de l’Asie du Sud-Est. Durant les années de son règne, le roi travaillait sans fatigue, jour et nuit, même aux moments où il ne se sentait pas très bien. D’après Annales de la cour nationale, le roi s’intéressait à toutes les affaires de la nation et il surveillait aussi le travail des mandarins. Pour traiter à temps des affaires en suspens, il passait même des nuits blanches.
Un jour, il tomba malade. Les princes et princesses le soignèrent à tour de rôle. Le médecin de la cour le diagnostiqua et prescrivit un traitement. Prenant des médicaments, il ne se reposait point sur le lit royal mais continuait à lire en ratifiant des placets envoyés de tous les coins du pays. Le voyant trop absorbé dans son travail, les courtisans présentèrent au roi un placet lui demander de se reposer. Si l’on prend des médicaments, dirent-ils, il faut se donner du repos, se débarrasser de toute inquiétude, alors seulement le traitement sera efficace et on se rétablira. Votre Majesté est indisposée mais Elle ne cesse de donner des avis sur ces placets en réfléchissant tout le temps , sa journée est trop chargée et consume certes ses forces. Que Votre Majesté reconsidère la question pour prendre du repos pendant quelques journées. Le roi Minh Mang était très ému de l’anxiété des mandarins. Les officiels en fonction à la frontière étaient surchargés de travail, répondit le roi. Ils attendent mes avis et mes ordres pour bien remplir leur tâche. Comment pourraient-ils se débrouiller sans ma direction. Cependant, à partir de ce jour, sur vos suggestions, je fixerai un emploi du temps pour les jours pairs ou impairs. Vous me présenterez un tableau avec le résumé du travail en cours et le nom du mandarin en permanence, à l’exception des affaires importantes qu’il faut m’exposer à n’importe quelle heure.
Quelques jours après, le roi se sentit plus à l’aise, il retrouva l’appétit et voulut tenir une audience. Les mandarins le lui déconseillèrent. Le roi leur répondit qu’il était très ému de l’anxiété et le dévouement des mandarins à son égard, mais qu’il était déjà rétabli et désireux d’avoir une audience. “ Je me sens très bien, leur dit-il, je voudrais vous voir en réponse de votre attente, d’ailleurs, avec votre présence, j’aurai l’esprit plus dispos. Si je reste tout le temps dans le palais, qu’est-ce j’ai à dire avec les femmes et les eunuques ? ”
Le roi s’inquiétait souvent de voir les mandarins travailler trop dur. Pour comprendre mieux la situation, il demanda à Nguyen Huu Than :
“ Récemment les mandarins ont beaucoup de choses à m’exposer. Qu’est-ce qu’il y a de nouveau par rapport au temps passé ?”
Nguyen Huu Than lui répondit franchement. On travaille sans arrêt pendant des journées trop chargées . À la fin du jour tout le monde se sent fatigué, il y a toujours des affaires en suspens. Mais la situation s’améliore déjà depuis que les changements dans la méthode de travail sont appliqués.
Au cours des audiences royales, les mandarins proposaient souvent au roi de prendre du repos, il leur répondit : “ Je suis à présent en bonne santé, je peux tout juger avec lucidité, ce que je ne pourrai pas faire à un âge avancé. Je pense souvent que les sujets n’osent pas négliger leur travail par peur, quant à moi, en tant que souverain au pouvoir absolu, je fais peur à tout le monde. Alors je peux facilement être négligent ou en retard dans mon travail. Donc, ce sera une bonne chose si, désormais, vous continuez à me rappeler au devoir, pour que je puisse agir invariablement. ” (9)
On peut voir que le roi Minh Mang s’appliquait avec soin à son travail : en se couchant tard et se levant tôt, il occupait tout son temps à régler les affaires nationales. Sous son règne, toutes ces affaires, très nombreuses, étaient traitées raisonnablement. Les remarques concernant les placets présentés qu’il faisait démontraient ses connaissances approfondies sur la situation intérieure et étrangère. Le roi gagnait l’admiration générale de tous les mandarins sous ses ordres.
CONTACT AVEC LA SCIENCE ET
LA TECHNOLOGIE OCCIDENTALES
Au XIXe siècle, les pays occidentaux ont fait des progrès dans les domaines scientifiques, tandis que les pays orientaux restaient arriérés. Sous le règne de Gia Long, le roi réunit certains étrangers – Français, Portugais -sous sa bannière et leur confia des postes importants. Grâce à leur contact, le roi reconnut bien l’état arriéré de notre pays au point de vue scientifique. Il fit acheter de l’Occident vaisseaux et armes, mais ne pensait pas encore à en fabriquer. Il fallait attendre jusqu’au règne des rois successeurs pour penser à l’application des progrès scientifiques. D’après Annales de la cour nationale, en 1821, un officiel français du nom de Thang montra au roi ( Minh Mang ) un thermomètre. Le roi était très content et demanda à Thang d’en acheter quelques-uns. Au 8e mois de l’année du Chien ( 1826 ), il fit fournir à l’Observatoire astronomique un baromètre pour faciliter les observations météorologiques, et, en même temps, des thermomètres aux provinces de l’extrême sud et l’extrême nord. Au 7e mois de l’année du Serpent ( 1835 ), il ordonna au Ministère des Travaux Publics d’étudier et de fabriquer une machine servant à scier des planches. Peu après, on réussit à fabriquer une scie mécanique à moteur hydrolique mise à la chute d’eau Dai au village Duong Hoa sur la rive droite. La machine fonctionnait très bien. Le roi vint l’observer et encouragea tout le monde à continuer des observations et recherches. Les machines nous donnent de la force, dit-il, si on sait s’en servir, un homme faible peut manipuler tous les appareils.
Notre pays avait un littoral d’une longueur de plus de 2 500 km. Toutes sortes de bateaux de commerce ou de guerre venus des pays européens faisaient escale dans nos ports. La plupart de ces navires marchaient à moteur à vapeur. Au règne du roi Gia Long, nous en avions acheté quelques-uns et les Français les gouvernaient. Pour promouvoir le développement de la science, le roi Minh Mang décida par une ordonnance de faire des recherches et de fabriquer des machines à vapeur pour ne plus en acheter de l’étranger. En l’année du Coq ( 1837 ), le Génie militaire fut chargée de la fabrication d’une telle machine. Quand on transporta le navire à la rivière pour en faire l’essai, la chaudière brisa en chemin et naturellement l’appareil ne fonctionnait pas. Fâché, le roi fit mettre les menottes au contremaître, emprisonner les mandarins du Ministère des Travaux Publics comme Nguyen Trung Mau, Ngo Kim Lan en raison de leur faux rapport. Il ordonna de recommencer le travail, avec Hoang Van Lich comme premier responsable, et Vo Huy Trinh, son adjoint. Hoang Van Lich, originaire du village Hien Luong, district de Phong Dien, était doué pour la fabrication des machines et pour la fonte. Après un certain temps de travail pénible, la première machine à vapeur fut fabriquée.
Au 4e mois de l’année du Cochon (1839 ), le roi alla au pont de Ben Ngu assister à l’essai de la machine. Son fonctionnement rapide dans l’eau plut beaucoup au roi. Très content, il décida de récompenser abondamment Hoang Van Lich et Vo Huy Trinh, chacun reçut une bague en cristal doré et une grande sapèque d’or. Les contremaîtres et ouvriers reçurent 1000 ligatures. Il dit en cette occasion : “ On peut acheter ce navire-ci en France, mais il faut habituer nos ouvriers à la fabrication des machines. Alors on ne craint pas les dépenses.” (10)
Au 10e mois de cette année , la construction d’un deuxième navire, plus grand, fut achevée moyennant une dépense de 10 000 ligatures. Le roi fit savoir son avis au Ministère des Finances : “ Je veux que les ouvriers de notre pays connaissent la mécanique, il ne faut pas regarder aux grandes dépenses” (11).
QUELQUES ANECDOTES
Outre ses talents politiques, le roi Minh Mang était aussi compétent en littérature. Il nous a laissé des recueils de poèmes à l’expression raffinée et au contenu profond. Cependant, durant 20 ans de son règne, il y avait quelques petites anecdotes qui faisaient voir son caractère ainsi que son attitude à l’égard des lettrés. Dans ses Anecdotes littéraires du Vietnam, Hoang Ngoc Phach a raconté la façon dont Ba Huyen Thanh Quan ( Madame le sous-préfet de Thanh Quan ) (12) lui avait flanqué une bonne raclée. La poétesse de Thanh Quan était convoquée à la cour assumer la responsabilité d’une institutrice pour les princesses et les concubines.
Le roi avait bien confiance en cette femme douce et compétente, il discutait souvent de littérature avec elle. Il lui demandait même l’avis après avoir composé un vers ou une phrase. Un jour, à l’occasion d’une fête de longévité d’un grand dignitaire, le roi écrivit, de ses propres mains, les deux caractères Phuc ( Bonheur ) et Tho ( Longévité ) pour offrir au mandarin. C’était en quelque sorte une grâce de la part du roi et celui à qui elle fut accordée devrait en être fier. Après avoir écrit les deux mots, le roi fit venir la poétesse et lui demanda ce qu’elle en pensait. Et elle de faire des louanges :
“ Phúc tối hậu, Thọ tối trường ”
“ Le bonheur est très épais, la durée de la vie très longue ”
Au début, le roi se montrait un peu désorienté de ces louanges, mais avec son intelligence, il comprit ensuite qu’il s’agissait des critiques délicates et imagées. Il sourit en signe d’approbation en regardant son écriture : vraiment les traits du caractère Bonheur étaient trop gros et ceux du mot Longévité, trop longs.
Une autre anecdote concernait la joute d’esprit entre le roi et ( l’homme de lettres) Cao Ba Quat. Au 9e mois de l’an 1821, après son avènement, Minh Mang fit notifier aux mandarins des provinces de Quang Duc ( Thua Thien ) et du nord son voyage dans le nord. Sur le chemin de la capitale à Thang Long, il s’arrêtait à chaque région pour s’enquérir auprès des habitants et leur accorder la grâce de les exempter des taxes et des impôts. Quand il arriva à Thang Long , il faisait très beau, le soleil brillait, les habitants, jeunes et vieux, allaient à sa rencontre au bord des rues. Ce jour même, Cao Ba Quat quitta sa province de Bac Ninh pour une visite à Thang Long.
Quat était un élève orgueilleux, il n’avait peur de personne. Étonné de voir Hanoi si animé, il demanda et on lui renseigna que le roi était en voyage ici et qu’il passerait voir le Lac de l’Ouest et d’autres beaux sites. Le lendemain, sachant que le roi irait visiter le Lac de l’Ouest, cet élève turbulent se déshabilla pour nager dans le lac juste au moment où le cortège du roi s’en approcha. Devant ce spectacle, les mandarins de l’escorte, à la fois effrayés et fâchés, ordonnèrent aux soldats de l’arrêter. Ligoté, Quat s’écria et s’agita pour prendre la fuite, les soldats avaient de la peine à le reprendre. Quat continua à crier son innocence. Le roi arriva en palanquin à ce moment. Les mandarins lui racontèrent l’incident. Le roi demanda à voir le jeune homme. Quat exprima qu’il était un élève pauvre venu à la ville. Arrivé ici à un beau lac aux eaux claires, sous le soleil brillant, il s’amusait à nager et le voilà ligoté par des soldats. Voyant des poissons nager dans l’eau claire du lac, le roi improvisa une phrase :
“ Nước trong leo lẻo cá đớp cá ”
( Dans les eaux claires, les poissons se mangent ).
Il demanda à Quat d’en donner la réponse formant une paire de sentences parallèles. Le roi promit de libérer Quat s’il arriva à le faire. Quat fit une prosternation, puis, en état de ligotage, il répondit sans réfléchir :
“ Trời nắng chang chang, người trói người .”
( Sous le soleil accablant, les hommes se ligotent ).
La répartie marqua une opposition heureuse des mots mais cacha une idée insolente. Le roi le savait mais comme c’était son premier voyage dans le nord et qu’il voulait conquérir les cœurs des lettrés, il fit dénouer la corde pour libérer Cao Ba Quat.
LE ROI MINH MANG
AVEC LE CONSEIL DE LA FAMILLE ROYALE
ET LES POÈMES GÉNÉALOGIQUES
Avec 21 ans au trône, Minh Mang s’avérait un roi surpassant les autres en talent et en savoir. À côté de son devoir envers la patrie, il arrangeait aussi toutes les affaires familiales. Il a décidé de fonder le Conseil de la famille royale ( Ton nhan Phu ) pour s’occuper des affaires de la famille royale et d’établir le Registre généalogique ( Ngoc pha ) pour que les descendants puissent connaýtre leur origine et les exploits de leurs ancêtres. Pour éviter toute confusion entre les lignes principales et les lignes secondaires, il fit distinguer De he ( pour les lignes principales ) et Phien he ( pour les lignes secondaires ), Tien he ( pour les lignes descendant des seigneurs ) et Chinh he (pour les lignes descendant des rois ). Pour chaque ligne, il composa un poème de quatre vers formés de cinq syllabes chacun, dont chaque mot servirait de nom à tous les descendants de cette ligne. ( Plus tard ce mot deviendrait nom patronymique au lieu de Nguyen.)
Tien he : Pour les descendants des neuf seigneurs.
Chinh he : Pour les descendants des rois, englobant De he et Phien he.
Le poème des prénoms pour la ligne principale : ( De he )
Miên Hường Ưng Bửu Vĩnh
Bảo Quí Định Long Trường
Hiền Năng Kham Kế Thuật
Thế Thụy Quốc Gia Xương.
Ce poème fut appliqué pour donner le nom patronymique à partir des enfants du roi Minh Mang. C’est pourquoi le roi Thieu Tri s’appelait Mien Tong, le roi Tu Duc, petit-fils de Minh Mang, s’appelait Hong ( Huong ) Nham.
Quant à Phien he ( pour les lignes secondaires ), les noms étaient aussi indiqués, classés selon les dix branches :
1. La branche Định Viễn, le nom commençant par Tĩnh.
2. La branche Kiến An, le nom commençant par Lương.
3. La branche Anh Duệ, le nom commençant par Mỹ.
4. La branche Thiệu Hóa, le nom commençant par Thiện.
5. La branche Diện Bàn, le nom commençant par Tín.
6. La branche Diên Khanh, le nom commençant par Diên.
7. La branche An Khánh, le nom commençant par Khâm.
8. La branche Thường Tín, le nom commençant par Thường.
9. La branche Quảng Uy, le nom commençant par Phụng.
10. La branche Từ Sơn, le nom commençant par Từ.
Il y avait en tout 10 branches car le roi Minh Mang avait 12 frères mais le 3e prince mourut en bas âge, et peu après, Thuan An aussi.
Avec ces poèmes, les descendants de la famille royale, hommes ou femmes, n’utilisaient plus le nom Nguyen Phuc comme auparavant. S’il s’agissait d’un fils, on mettait Tong That, si c’était une fille, on mettait Tong Nu. Plus tard, on changeait Tong en Ton pour appeler Ton That et Ton Nu car le roi Thieu Tri s’appelait Tong.
LE DERNIER REPOS
En l’année du Cochon (1840 ), le roi Minh Mang fit construire sa dernière demeure, à l’instar de son père Gia Long. Après avoir examiné la conformation du terrain, il choisit la région de la montagne Cam Ke, village de An Bang, district de Huong Tra. Il changea le nom de Cam Ke en Hieu Son. La construction était en cours quand le roi tomba gravement malade, le 19e jour du 12e mois de l’année du Rat (1840). Le 28e jour de ce mois, sentant ses forces s’affaiblir, il convoqua les mandarins de haut degré, les princes du sang et le régent Truong Dang Que. Il leur fit les dernières recommandations laissant le trône à son fils aîné Prince Mien Tong. Puis il rendit le dernier soupir, âgé alors de 50 ans, après 20 ans au trône.
le mausolée du Roi MINH MANG
Huit mois après sa mort, le 25-8-1841, il fut enterré au mausolée Hieu Lang, dont la construction ne serait achevée qu’en 1843. Ce mausolée n’était pas aussi grandiose que celui du roi Gia long, mais plus pittoresque. Il était entouré d’une muraille en briques de 0,5 m d’épais, 2,8 m de haut et 1 732 m de pourtour. On y entrait par trois portes : devant, c’était la Dai Hong Mon, à droite et à gauche, Huu Hong Mon et Ta Hong Mon. À l’intérieur il y avait une autre muraille appelée Bao Thanh, les murs antérieurs: 2,24m de haut, les murs postérieurs : 3,24m, d’un périmètre de 248m. L’entrée était en marbre, les battants en cuivre.
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(1) Registre généalogique de la famille Nguyen Phuc, p.147
(2) Tran Trong Kim, Histoire abrégée du Vietnam, p.435, Vol. V
(3) Annales du Dai Nam.
(4) Registre généalogique de la famille Nguyen Phuc, p. 164.
(5) Tran Trong Kim, Histoire abrégée du Vietnam, p.447 – note 1.
(6) Tran Trong Kim – Histoire abrégée du Vietnam – p.452.
(7) Tran Trong Kim, Histoire abrégée du Vietnam- Vol. V, p. 454.
(8) D’après Registre généalogique de la famille Nguyen Phuc, ce Ngo Van So était le grand mandarin Ngo Van Si, un général talentueux du roi Quang Trung qui s’est rendu aux rois des Nguyen et nommé Chancelier par le roi Gia Long.
(9) D’après Chroniques du Dai Nam, cité sommairement par Tran Trong Kim
in Histoire abrégée du Vietnam.
(10) (11) Annales de la cour nationale, pp. 181-183.
(12 ) poétesse célèbre dont le mari était tri huyen ( sous- préfet ) de Thanh Quan
( actuellement Thai Binh.) (N.d.T.)
THÂN TRỌNG SƠN
Traduit du vietnamien.
( Texte original :
Nhà Nguyễn – Chín chúa mười ba vua - THI LONG )
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